
Ah, ça fait un bon moment que je n’ai pas croisé le texan Zebulon Whatley et son projet Sons Of Perdition. D’ailleurs depuis il n’est même plus texan ; il a migré vers Glasgow, au Royaume-Uni. J’ai eu une grosse période de découverte du southern gothic post Sixteen Horsepower, et puis comme tout bon geek musical, je suis passé non pas à autre chose mais à plus. Et quand on est trop nombreux (dans ma tête), bah… y’a plus assez de place pour tout le monde. Mais Sons Of Perdition a continué sa route sans moi, et du coup, ça me fait bien plaisir de les retrouver ici. « Ars moriendi » n’annonce pas une pelletée de joie, et ça me fait encore plus plaisir. Effectivement, ce disque est comme d’habitude bien chargé de titres aux rythmes tranquilles (encore plus d’ailleurs que sur « The kingdom is on fire », ma dernière expérience) et d’histoires sordides et bizarres. Whatley a toujours conçu le groupe comme le chantre d’un gospel sombre, et le concept n’a pas changé ici. Et pourtant, après m’être un peu renseigné sur le passé récent du projet et être allé écouter en vitesse les deux derniers albums, c’est bien un retour en arrière auquel on assiste ici. Là où Sons Of Perdition pratiquait un style plus expérimental et bruitiste, il revient désormais à quelque chose de country / folk acoustique, brut et, on le dirait en tout cas, volontairement monotone. Oh, c’est pas gentil ça ? Bah oui mais c’est vrai ; les 13 titres de « Ars moriendi » s’acoulent lentement et ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Même forme de chant, même instrumentation, même énergie. En même temps, on veille les morts ici, et la musique s’y prête totalement. Et pour tout dire, ce n’est même pas une accusation ou un reproche ; le désespoir est la base de la musique du projet, et elle le charrie sans mal ici. Mais tout thématique qu’il soit, j’avoue que j’aurais préféré « Ars moriendi » un peu plus incisif et varié parfois.






