
Soleil Noir, c’est une vraie dream team du rap français, l’union de Dooz Kawa, Swift Guad, Davodka et Euphonik. Soit des gars avec de solides backgrounds, des flows en béton et une écriture assurée. Forcément, ce premier opus (dont on espère qu’il n’est que le premier d’une série tellement il envoie du lourd) se montre sombre et riche en egotrip. Les gars exploitent des thèmes assez classiques, et on pourrait regretter que l’ensemble ne brille pas autant que l’unitaire dans ses œuvres propres. Oui, c’est sûr, il y a ici moins d’écriture, moins de poésie, la personnalité et l’univers de chacun se fondant dans l’entité commune. Mais malgré ça, « Jour de nuit » reste une pure tuerie, chaque titre montrant la supériorité de ces gars-là sur 90 % des rappeurs francophones actuels, et particulièrement de ceux qui squattent les charts et les médias. Les productions de Sarbacane sont impeccables, chacune concourt à faire des 13 titres des moments uniques, et cependant toutes se fondent dans un tout cohérent. L’ambiance générale est triste, désabusée, cynique ; on en attendait pas moins de l’addition de la sensibilité des participants. Il sera difficile également de déterminer quel titre est le plus marquant. Parmi ceux qui me restent en tête là, à chaud, je citerais « Ex », « La nuit des dorts vivants », « A ceux qui brûlent » et « Monument », mais je pense vraiment que chaque nouvelle écoute peut charrier de nouveaux coups de coeur. Longtemps annoncé, ce Soleil s’apprête donc à vous noircir l’âme ; souriez, vous êtes cramés !






