
En 2017, « As was » s’était incrusté sur Adopte Un Disque et m’avait impressionné par son respect des traditions mêlé à un désir d’évolution et d’ouverture, se traduisant par une collection de titres dont on ne savait pas vraiment comment les qualifier de façon globale. Bien sûr, cet effet « compilation », « melting pot » aurait aussi bien pu être préjudiciable au groupe, mais il apparaît, presque 6 ans plus tard, qu’il n’en est rien puisque les New-Yorkais nous reviennent avec la même énergie et la même diversité. Si le terme de « post black » semble tout indiqué ici, encore un e fois la réalité est plus complexe. Une fois passée la classique intro « The gates of brass », on a un peu de tout. « In two » sonne black intense. « The bet » est plus thrash, dark et malsain. « 8-bit madness » n’a pas grand-chose à voir avec son titre, et s’avère plus brute et punky. « 29 » se fait un peu plus mélodique et accueille un chant clair. « Silver & steele » tranche avec ses passages apaisés. « Castrum doloris » mélange un peu de tout ça. « Echoes & tapestry » sonne heavy black, et c’est l’un des meilleurs titres de la galette. « VV » est une interlude electro / dark qui laisse entrevoir de nouvelles possibilités. « NYC nightmares » est peut-être la plus destructurée du lot, mais pas la moins intéressante. « Grant us his love » débute de manière assez convenu mais efficace puis embraie en fin de parcours sur quelque chose de plus expérimental avant de revenir au bercail. Enfin, « Regenesis » est également un titre-somme de ce que peut proposer le groupe de manière générale, avec un penchant mélodique plus affirmé et une durée plus maîtrisée. Difficile donc de suivre, d’apprécier l’album dans son ensemble en une seule écoute ; « Regenesis » est de ces œuvres qui ne choisissent pas et ne laissent à l’auditeur que deux choix : l’acceptation ou l’abandon.