
Après quelques années dans un relatif anonymat, Snow Patrol a été propulsé sur le devant de la scène avec son album « Eyes open » et le tube planétaire « Chasing cars » (ça ne vous dit rien comme ça ? Pourtant il y a de grandes chances que vous le connaissiez aussi). Malgré ce coup de pouce du destin, le groupe est resté assez discret par la suite. En plus, « The forest is the path » arrive sept ans après le précédent, et un gros changement de line-up ; de quoi faire trembler et enrager les fans. Pourtant, ils retrouveront ici ce qui les a déjà fait chavirer ; une pop indé assez passe-partout légèrement emphatique portée par la guitare et le piano, assez riche en émotion. Un style personnel et précis en forme de feuille de route que le groupe suit depuis une bonne vingtaine d’années. Ce nouvel album, le premier en trio donc, a pour sujet l’amour, et particulièrement l’amour à distance, la perte, l’absence. Ce qui n’est qu’un alibi pour enchaîner les titres pop chargés de pathos et d’une douce nostalgie. Ça vous fait bailler ? Bah, pourtant, Snow Patrol met toutes les chances de son côté dès le départ avec une très belle « All ». Bien sûr, si on a déjà cédé au groupe dans le passé, on ne sera pas surpris… mais encore plus facilement conquis. « The beginning », premier titre composé pour l’album, prend un tournant plus héroïque. On a là les deux facettes du groupe, et on les retrouvera déclinées sous douze variations. Parmi celles-ci, je retiendrai plus particulièrement, hormis « All », « Years that fall », « Never really tire », « These lies », « Talking about hope »… Souvent des titres assez intimistes, qui marquent un tournant, peut-être pas dans la musique de Snow Patrol, mais dans la vie de son auteur. « The forest is the path » n’est donc pas encore un « nouveau commencement » pour le groupe, même si celui-ci l’annonce, mais une jolie continuité.