Je connais Great Lake Swimmers de nom, sans plus. Par contre, Siskiyou, qui en est le descendant direct, pas du tout. Ce nom bizarre et chantant, qui se réfère à une chaîne de montagnes californiennes, évoque à la fois le soleil et…les indiens. Effectivement, pour le côté ensoleillé, c’est gagné. Par contre, pour le côté indien, à part l’amour de la terre, terrain de chasse privilégié du folk, je ne vois pas. J’ai bien imaginé des trucs avec des plumes, mais ça ne m’a pas l’air de tenir la route. Et ce n’est pas la pochette, très très moche, qui va nous indiquer quoi que ce soit de plus. Bon. Pour ceux qui s’apprêteraient à se barrer subrepticement par la porte de derrière après avoir lu le terme folk ; rassurez-vous. Car si influences folk indéniables il y a, ce « Nervous », troisième album de la formation, va beaucoup plus loin. On y croise des éléments pop, une espèce de romantisme et d’emphase gothique, un côté progressif, et un goût pour les bizarreries musicales. Tout ça aboutit à un disque sucré-salé dont les facettes sont bien trop nombreuses pour êtres découvertes et appréciées au sein d’une seule écoute. « Nervous » est donc un disque qui demande une certaine implication de la part de ses auditeurs, une ouverture d’esprit et un goût pour l’aventure. Pas exceptionnel, mais loin d’être anecdotique, il est l’oeuvre d’un groupe qui regorge d’idées et de savoir-faire, et qui mérite largement l’attention qu’on lui porte.
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