Lanterns On The Lake sort en 2015 son troisième album. Vous décrire le genre pratiqué ici ? Une pop tragique et belle, se nourrissant de folk, de rock indé, d’éléments baroques. Mais ce serait minimiser l’impact des 10 titres de ce disque. Flamboyants, amples et ambitieux, ils occupent l’espace d’une manière incomparable, aidés il est vrai par la voix sensuelle, douce et pleine de feeling de Hazel Wilde. Ne vous laissez donc influencer par le début de « Of dust and matter », drôle d’intro faite de bruitages dont on ne comprend ni le concept ni l’intérêt, si ce n’est de camoufler un titre exceptionnellement beau. Piano, cuivres et cordes joignent leur pouvoir d’évocation pour donner vie à des chansons très mélancoliques mais d’une beauté époustouflante. Les guitares se font parfois entendre, les effets de production sont savamment dosés, on hésite pas non plus à jouer avec des sonorités millimétrées, avec le format des titres… Le groupe sait où il veut nous emmener et y parvient fort bien. Si je ne devais utiliser qu’un mot pour qualifier « Beings », ce serait certainement « majestueux ». C’est vrai qu’il y a dans ce disque quelque chose d’aristocrate et de martial à la fois. « Beings » plane au-dessus de nous, nous domine comme la vaste ombre d’une monumentale épée de Damoclès. Et nous, nous restons là, à l’observer se rapprocher de plus en plus, incapables du moindre mouvement, quelque part convaincus que « ça ira mieux après ». Et, oui, c’est le cas. Lanterns On The Lake amplifie les émotions, magnifie la pop folk hivernale et subjugue son auditoire au travers d’un nouvel album malin à souhait.
Lanterns On The Lake : Faultlines