Josh Homme est un homme très occupé. Et quand on est très occupé, avec plein de choses, plein de gens différents, le risque, c’est bien évidemment de se perdre. Il y a quelques jours, quand « The evil has landed » a été dévoilé, je l’ai bien entendu écouté, mais j’étais de ceux qui ont évité de le partager à tout va, de hurler mon amour pour le groupe et mon empressement à en découvrir la nouvelle offrande. Parce que, quand même, cette fuite organisée est un peu trop proprette et convenue pour être considérée comme un chef d’oeuvre. Pour tout dire, j’ai plus eu l’impression d’un habile collage de riffs tombés du studio que d’un « vrai » titre. Mais parfois, quand on attend trop l’azur, il faut quelques minutes pour s’accoutumer au bleu basique, ça je le sais. Alors j’ai fait abstraction de cette première impression, et me suis lancé dans une étude approfondie de ce septième album. « Feet don’t fail me » m’y attendait : riff imparable bien typé hard rock seventies, break arty pour l’esbrouffe, lignes vocales typiques, le titre suit les rails, mais ça fonctionne. « The way you used to do » change subitement de registre et nous montre un visage beaucoup plus pop. Certes, les guitares sont toujours là, mais le titre possède un groove inattendu. « Domesticated animals » surfe à peu près dans les mêmes eaux, mais se montre beaucoup trop simple pour obtenir les mêmes résultats.Suit une « Fortress » pas si impénétrable que ça, qui semble droit sortie d’ « Era Vulgaris », une très punk « Head like a haunted house » qui a le mérite d’apporter un peu de fraîcheur, et une « Un-reborn again » classique mais plaisante. Et nous voici déjà à la queue de peloton. « Hideaway » a les mêmes qualités (mais genre, exactement) que la précédente. La deuxième écoute de « The evil has landed » ne fait pas de miracles ; après un début sympathique, la chanson s’essouffle. Enfin, « Villains of circumstance » a un peu le cheminement inverse ; on s’y intéresse vraiment une fois le premier refrain arrivé. Alors verdict ? Eh bien, ce « Villains » qui n’en a que le nom est un bon disque. Certainement pas celui qu’on attendait, peut-être pas celui qu’on méritait. Est-ce que ce sera suffisant ? Le temps le dira…