Tombé par hasard sur Pookie Baby en 2018, j’en suis rapidement tombé amoureux. Il faut dire que ce disque était une pure leçon de hip-hop métissé et moderne. Prof s’y imposait comme rappeur, chanteur, amuseur public, comédien, interprète… Et il y alignait les titres forts, tantôt fun, tantôt graves. Alors forcément, ça fait quelques mois que je suis sur les dents, attendant ce « Powderhorn suites » annoncé il y a longtemps et retardé par ce qu’on sait. Je me suis même fendu d’un petit mail pour avoir des news de sa sortie auprès du label… qui ne m’a pas répondu (pas cool, les gens). Enfin, bref, l’album est arrivé aujourd’hui, et j’en suis heureux. Entre-temps, on a pu découvrir en musique et en images deux titres, « Squad goals » et « Animal patrol », qui ouvrent d’ailleurs la marche ici. J’étais donc assez rassuré ; pas de changement global, ce, quoi, cinquième album est du même tonneau et chargé de la même dynamique. Et on ne va pas s’en plaindre : ce type est fou, mais sa folie est une garantie que l’ennui se tiendra au loin une heure (ou presque) durant. Alors oui, ce melting-pot musicale est vocal assez typique du natif du Minnesota est reconnaissable à la première écoute, et ça a tendance à se transformer en « recette » d’album en album. On peut donc vraiment comparer les titres de « Powderhorn suites » à ceux de « Pookie baby » ; ils auraient pu être issus de la même session de compo et enregistrement tellement ils sont proches. Mais leurs gimmicks et leurs rimes sont différents, la ressemblance vient surtout de la mécanique et l’énergie. On retrouve donc des titres hip hop fusion en masse, quelques titres plus orientés R&B / soul intimistes, et deux ou trois entre les deux. Et une grosse propension d’entre-eux sont de la graine à single, comme à l’habitude de Prof. On ira pas forcément se pencher sur les textes en classe de philo, mais l’humour et le second degré y sont tout de même de mise, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs. Approuvé, une fois de plus !
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