Exit Portico tout court, rebonjour Portico Quartet ; chouette ! Le groupe renoue donc avec le trip hop jazzy d’antan pour mon plus grand plaisir, moi qui n’avais pas été très convaincu par sa métamorphose récente. Encore plus aventureux et moderne, le groupe rappelle ici largement un Hidden Orchestra, pourquoi pas un Tor ou un Bonobo. Bref, on est en présence d’une tripotée de morceaux magnifiques où le rythme et les ambiances jazzy et mélancoliques se conjuguent. Les éléments électroniques se taillent une part plus importante que par le passé, et on ne s’en plaindra pas au vu de la teneur de ce cinquième album, voyage sur un tapis volant au-dessus d’un paysage automnal aux couleurs chaudes et au vent frais. On retrouve ces couleurs et cette lumière descendante sur la pochette étrange de « Art in the age of automation », mais on a du mal à déceler ce qui, musicalement, pourrait évoquer un tel collage hétéroclite ; bien au contraire, on y ressent une fluidité certaine, comme si chaque titre n’était que le prolongement soyeux du précédent. Diantre que c’est beau ! Et petit à petit, à force de s’en imprégner, on trouvera ici une atmosphère plus urbaine, là une phrase mélodique plus exotique, là encore un pas de plus vers le trip hop / downtempo (« Lines grow »). Le hang est de retour, parfois maquillé, parfois plus franc (« Beyond dialogue »). Bref, tout est réuni pour qu’on passe avec ce retour du quartette un moment d’exception. Assez pour qu’on gomme de notre esprit les quelques étirements un peu factice et les éternuements jazz dont les titres auraient pu se passer. Un volte face magnifique !
Portico Quartet : A luminous beam