C’est le moment d’éloigner les personnes sensibles des enceintes, mesdames et messieurs. Car Pleiadees est un projet parallèle de Massimo Pupillo de Zu (dont vous avez peut-être raté la chronique de « Jhator » dans les pages d’AUD?). Et s’il est décrit comme du dark jazz, ceux qui se sont déjà confronté à la musique des italiens savent que ce ne sera pas « aussi simple ». Ce premier album, composé de trois titres à tiroirs (à dressing serait plus juste) va en effet chercher du côté d’un jazz mutant, mais tout autant que dans le post rock, l’ambiant, le rock industriel, la noise, la musique d’avant-garde et même la musique du monde. Ne cherchez donc pas ici un ersatz des menaçants Bohren & Der Club Of Gore. Si la menace est bien présente, elle est le plus souvent suivie d’effets. Aussi étrange que malsaine et explosive, la musique du trio, également composé de Xabier Iriondo (de Buñuel – désolé, connais pas) et de Cristiano Calcagnile (qui avance en solo) n’a pas vocation à vous initier au genre. Et auquel d’ailleurs ? Ce premier opus est à considérer, selon moi, comme un happening musical ; difficile d’y trouver quelque chose auquel se raccrocher autrement que sur l’instant. Intense, hypnotique, « How to step out of solidity and vaporize yourself » est capable de vous mettre en état de transe. Et la suite est du même tonneau ; des mélodies lancinantes en arrière-plan lancent la machines, des sonorités hantées, voix ou instruments parachutées d’on ne sait où se superposent, on ferme les yeux, et la musique se charge de nous connecter à notre moi profond, à l’univers. Décrire la chose est assez complexe, et la vivre l’est tout autant. « Pleiadees » ne peut s’expérimenter que seul et dans les bonnes dispositions, sinon il sera rejeté en bloc. Et même par les personnes les plus ouvertes aux aventures musicales hors normes. Si vous voulez découvrir la chose en douceur, commencez donc par la plus lisible « A diamond hidden in the mouth of a dragon ». Mais alors, ce serait biaiser. A vous de voir comment vous le prenez, mais en tout cas, ce premier opus ne peut pas vous laisser indifférent ; un vrai ovni musical.
Related Posts
- 10000Amis migraineux, quittez-nous de suite, ce sera plus simple. Car ce « Lowlands », troisième opus du groupe instrumental prog metal jazz Zevious n’est pas votre ami. Parlons du groupe déjà. Formé de membres de Dysrhytmia (metal instrumental progressif), Smother Party (post rock sludgy), Sabbath Assembly (doom progressif) et Many Arms (free…
- 10000Pour ceux qui ne connaîtraient pas Zu, une petite présentation s’impose. On va déjà commencer par dire ce que n’est pas Zu. Ce n’est pas un petit zèbre aux aventures cocasses (Y’a des parents dans la salle ? Yeaaaaah!). Ce n’est pas non plus une formation que l’on peut résumer à…
- 10000On ne vous en voudra pas trop, chers lecteurs, de ne pas connaître Pram. D’une part parce que le groupe n’a rien sorti depuis 2007. Mais aussi et surtout parce que les britanniques pratiquent un art fort peu conventionnel, entre rock progressif, pop électronique et jazz rock chiadé. Oh, bien…
- 10000Anguish est ce qu'on peut aisément qualifier de « projet de malade » ;un bout de Dälek, un bout de Faust, un bout de Fire ! Fire !Orchestra, mélangez le tout et vous obtenez un beau petit troupeau de créatifs sans aucune limite. Et si « Vibrations », l'excellent morceau introductif ne donne pas une idée précise…
- 10000Je ne connais pas bien le groupe, mais je n'aime pas le jazz et la catégorisation de la musique par l'âge, je n'y crois pas ; mes enfants écoutent des tas de choses, mais certainement pas de la "musique pour enfants". Ca fait trois éléments qui jouent complètement en défaveur…