Pour ceux qui ne connaîtraient pas Zu, une petite présentation s’impose. On va déjà commencer par dire ce que n’est pas Zu. Ce n’est pas un petit zèbre aux aventures cocasses (Y’a des parents dans la salle ? Yeaaaaah!). Ce n’est pas non plus une formation que l’on peut résumer à autant de qualificatifs que son patronyme comporte de lettres. Oh que non. Zu est italien (c’est pas grave), et explore depuis 1999 tous les pans de la musique barrée, à travers le free jazz, le noise, l’expérimental, le post rock, l’ambient, le drone, que sais-je encore. Ah, et puis Zu est signé chez Ipecac, et a déjà donc forcément fricoté avec Patton et les Melvins. Bref, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec un disque de Zu. Ce « Jhator », sorti directement après « Bilamooch » (ah ah ah, faut que j’arrête de m’endormir devant Hanouna)… Bon, ce « Jhator », donc, est composé de deux longs titres (plus de 20 minutes par titre, c’est long) qui nous font voyager au sein d’un univers plus apaisé qu’à l’accoutumée. On pourrait presque parler de post rock ambient si quelques éléments plus bizarres ne venaient pas complexifier l’équation, particulièrement sur « The dawning moon of the mind », deuxième moitié du disque. Riche en emphase, ce, quoi, dix-huitième album des romains est en tout cas aussi passionnant et riche que ses aînés. Ne cherchez pas de voix, il n’y en a pas. Pas d’invités de luxe non plus, les gars reviennent d’une pause / rupture et ont apparemment voulu se redécouvrir en douceur et sans contrainte. On peut dire que ça leur a plutôt réussi, car « Jhator » est assez grandiose dans son ensemble.