
Comment peut-on imaginer quelque chose de plus lointain d’un film de Wim Wenders qu’un mélange rap / rock / electro ? On pourra s’interroger longtemps sur le bienfondé du choix de ce nom pour le projet expérimental et frais du duo de Los Angeles constitué de deux rappeurs, Louie Pastel et Felix. Mais la vérité, c’est que le questionnement prend fin dès que le tonitruant « TenThirtyseven ». Oh, bien sûr, ne vous attendez pas à un crossover rap metal comme on en a connu dans les années 90. Rien de metal ici, et le rock est représenté par quelques riffs de guitares assez punky. La musique de Paris Texas sonne très moderne. Elle emprunte des éléments trap, se montre volontiers fun et novateur comme sur « Sean-Jared », ou via le clin d’oeil (avec un titre comme « Lana Del Rey » qui elle, a écrit un titre nommé « Paris Texas ») va chasser sur des terres connues comme celles de Death Grips… Ce qui est agréable, c’est que la musique du duo ne sait pas, ne veux pas rester en place. En ce sens, elle me rappelle le premier album de Brockhampton ; un joyeux bordel qui part dans tous les sens et s’amuse à déstabiliser autant que bousculer les codes. Bon, bien sûr, si on s’attarde sur les paroles, c’est beaucoup moins excitant, mais de mon côté c’est surtout le côté rythmique et mélodique du chant qui m’intéresse. Et sinon, le côté un peu « tough guy » peut plaire. « Mid air » est un bon disque bien rempli avec ses seize titres et cinquante minutes. Les bonnes idées s’y bousculent : « Closed caption », « Bullet man », « Lift off », « Everybody’s safe until… », « Airborne », « Ain’t no high »… Il y a ici un air permanent de ne pas y toucher, une coolitude qui confine au je-m’en-foutisme qui sonne frais. Une surprise qui tombe bien pour l’été !