
Hiverlucide est un projet parallèle des membres du groupe de (neo) black metal Non Serviam. L’objectif avoué ici est le suivant : produire une musique hypnotique et sombre. Et avec des sons d’animaux. Ok, les gars, pourquoi pas. Trois titres, « Satan », « Death » et « Whale » (on a de la suite dans les idées ou pas) constituent ce premier opus, pour une durée d’une quarantaine de minutes. Le duo a choisi d’empiler des couches diverses : drone, dark ambiant, noise, indus, doom, samples, chant, narration… Étrange, mal(f)aisant mais plus mélodique qu’il n’y paraît, « Satan death whale » est certes différent de ce qu’on peut entendre ailleurs, mais raccroche quelques wagons déjà connus aussi. Si on a annoncé à sa sortie (en mars, j’ai du retard sur ce coup) que les fans de Sunn O))) et Tangerine Dream pourraient s’y retrouver, la vérité se situe pour moi quelque part entre ça et rien du tout. On retrouve en effet des moments assez psyché et seventies, l’utilisation de power chords, mais il y a ici bien plus que ça, et l’attachement des gars à un style expérimental et défricheur semble évidente. Et je me répète, c’est souvent bien plus musical que chez les autres ; malgré l’apparence chaotique de la chose, malgré cette tendance free et cet air de longues improvisations que prennent les trois titres (et surtout les deux plus longs), on parvient toujours, à mon sens, à suivre un fil conducteur. Bref, si ça reste un album éprouvant autant pour les nerfs que pour les sens, un album qui demande une attention forte et constante, ça fonctionne bien !