
Old Forest fait partie de la frange historique du black metal. Le groupe a traversé pas mal d’années et de tendances, non sans tenter de s’y adapter (notamment en adoptant un côté plus doom, dont les scories peuvent encore être repérées ici et là sur ce nouvel album (on s’y perd un peu dans leur discographie, mais je dirais que c’est le 7e si on retire la réinterprétation du premier ?), et non sans en souffrir. Oui, le groupe a connu une faille dimensionnelle de quelques années début 2000, et s’est ensuite reformé, convaincu de ne pas avoir tout dit, en 2007 avec le line-up originel. Ce qui n’est pas très difficile puisque le line-up originel, c’est Kobold et Beleth (sans le loup et le renard, donc). Enfin, bref ; « Sutwyke » est là pour redorer le blason du duo, et donne dans le black typique de la scandinavie des années 90 ; froid, cru, mélodique, légèrement horrifique, profondément maléfique, avec un côté viking. Le groupe a toujours inclus du clavier dans ses œuvres, souvent du chant plus clair, a toujours été en quête d’un caractère épique et d’une authenticité autant dans ses thèmes plus historiques que purement black, que dans une interprétation proche des racines du genre. « Sutwyke » ne fera bondir personne, et pourra même sonner un peu désuet (écoutez donc « Zodiac of war ») ; c’est assumé. Ce qui n’induit pas qu’il est sans intérêt. C’est ok, les affreux ne sont pas à la recherche d’un hit black, préférant travailler les atmosphères que les attaques franches. Mais pour autant, on peut accueillir les 8 titres de ce disque comme de vieux amis venus nous rappeler le bon vieux temps, celui où on se réchauffait les os en regardant cramer les églises. Enfin, non, ne faites pas ça à la maison, mais vous avez compris quoi ; si « Sutwyke » ne vous fera pas vous relever la nuit, il reste un disque honnête, et ses auteurs n’ont pas à rougir blanchir du résultat. D’autant plus que, contrairement à d’autres, ils parviennent à moduler leurs titres pour éviter la case « routine » au sein de l’album (même si, on est d’accords, l’ensemble reste assez uni).