
Il va falloir que je me rende à l’évidence, et que j’arrête de dire que tel ou tel style n’est pas « le mien ». Parce que, régulièrement, une formation sortie de nulle part s’inscrit comme l’exception à la règle. Aujourd’hui, c’est de Morlaix que nous vient le trio Nüdak, qui définit son art comme « chanson rock indé ». Mais c’est un peu plus compliqué que ça. Nüdak, à la première écoute, m’a évoqué les Elles, sans le chant choral, et avec plus d’inserts world (sous la forme d’un violon tzigane le plus souvent), et une sensibilité rock, de l’indé au prog (dans la structure et l’utilisation des claviers). Treize titres théâtraux complètement déconnectés de tout ce que vous pourrez trouver aujourd’hui. Nüdak aurait pu, à l’instar d’un Nosfell, inventer sa propre langue, on aurait pas été choqué plus que ça. Mais ils ont préféré qu’au moins par ce biais, on les comprenne. Parce que oui, « A cru » n’est pas un disque qui parlera à tout le monde. Le titre prévient ; on parlera nature certes, mais surtout il faudra s’accrocher. Certes, les mélodies sont plaisantes, et la voix de l’amazone Clémentine Page nous guide la plupart du temps, mais la forme de l’expression musicale comme les textes surréalistes peuvent déstabiliser les plus frileux. C’est aussi à cette audace qu’on reconnaît les artistes. En tout cas, « A cru » est un premier pas très encourageant !