
Je suis en-dessous de tout. Je vous ai rebattu les oreilles pendant des années avec « Your vision was never mine to share », le chant du cygne de Misery Loves Co. Il y a quelques temps, j’ai appris avec ravissement et une certaine dose d’appréhension que le groupe se reformait. Et puis, pouf, ça m’est sorti de l’esprit. Et il y a quelques jours, ça m’est revenu en boomerang. Peu importe que ce disque soit sorti il y a presque un an ; je devais aller vérifier. Savoir. Est-ce que le groupe va parvenir à réitérer l’exploit de pondre l’un des disques les plus sous-estimés du rock / metal industriel ? D’entrée de jeu, « Suburban breakdown » me rassure ; il est en droite lignée du disque précédent, à la fois tout aussi doué pour la mélodie et aussi amer dans l’interprétation. Le chant de Patrik Wiren est toujours sombre et abrasif, les riffs sont secs et chauds, l’atmosphère pesante. Alors on peut se demander ce qu’un choeur féminin vient faire sur « A little something ». Bon, ça reste un bon titre malgré tout. « Dead streets » est encore meilleur. On passe ensuite à une version de « Only happy when it rains » pas si éloignée de l’originale, la coloration Misery Loves Co en plus. Pas mauvaise du tout (la fin est vraiment sympa) mais loin d’être aussi impressionnante que la relecture de The Cure (« The drowning man ») sur le disque précédent. « Fell in love » est excellente, « The waiting room » également… En fait, « Zero » est tout ce que je pouvais espérer d’un disque de Misery Loves Co. Il contient tout le talent que j’avais décelé chez le groupe, mais avec un peu plus de retenue, de rigueur mélodique. Bon, j’avoue que le titre qui me passionne le moins est celui qui donne son titre à l’album, et que certains titres manquent de piment, mais dans l’ensemble je suis assez comblé. Et si le groupe pouvait continuer sur sa lancée, je serais heureux.