
Comme beaucoup, j’ai connu Maxence Cyrin par le biais de ses adaptations / reprises pour piano, de Depeche Mode à Nirvana en passant par Daft Punk. J’en appréciais autant le toucher que l’interprétation. Aujourd’hui, l’homme a vraiment fait la paix avec son éducation piano classique, et sort un vrai album de compositions purement neo classiques au piano, sans artifices electro qui d’habitude traversent ses disques. Alors oui, ça ressemble à plein d’autres disques chroniqués ici et répondant aux mêmes exigences de leur auteur : des titres à la beauté fortement teintée de mélancolie ou même de tristesse, perdus dans une brume artificielle du plus bel effet. Ici, on a en plus des cordes ici et là qui viennent en appui à la dramaturgie des mélodies. Non pas que ce soit forcément nécessaire, d’ailleurs : pour moi c’est superfétatoire, et peut-être même contre-productif, puisque ça fait peser sur les titres concernés un aspect plus soyeux et sirupeux. Après, ça ne dérange absolument pas l’écoute, bien au contraire. « Aurora » est la suite logique du « Nocturnes » de 2015, avec un plus de matière donc. Les changements ne sont pas radicaux, et ceux qui ont aimé le premier adhéreront sans mal au deuxième donc. Ceux qui aiment les disques de piano déjà chroniqués ici aussi, du reste, même si « Aurora » est indéniablement plus classique dans sa forme que ceux-ci. Est-ce que ça le prive d’intérêt ou de compositions touchantes ? Non, bien sûr ; mais ça le prive d’un effet de surprise dont d’autres ont su tirer avantage !