En 2014, je découvrais le groupe danois Iceage à travers un « Plowing into the field of love » qui m’avait titillé mais pas transcendé. Je ne pensais alors pas du tout recroiser le chemin de l’un de ses instigateurs, à savoir Elias Bender Rønnenfelt, au sein d’un projet encore plus personnel… et interessant. Car avec son nom à coucher dehors et sa pochette à la con, « Telling it like it is » a tout de la bonne surprise. Désormais entouré de quelques fines gâchettes, le maître des lieux pratique un rock sombre et élastique qui peut aussi bien évoquer un Nick Cave qu’un Clash. Et il a beau avoir, comme pas mal de ses congénères (c’est dû à quoi, le look ?) une bonne tête à claques, il en a sous le capot, le jeune (Elias est au tout début de la vingtaine). Certes, on perçoit bien le respect du travail des anciens, mais il y a, bien heureusement, autre chose ici. Un soupçon de folie, une bonne dose de fougue, une rasade de rébellion, et un sens mélodique un poil déviant mais bien présent. « Telling it like it is » ne caracolera jamais en tête des charts, mais je ne saurais trop vous le conseiller si l’idée de vous attaquer à un rock au feeling gothique, canaille et sulfureux vous intrigue plus qu’elle ne vous effraie !
Marching Church : Heart of life