Plus on est nombreux dans un groupe, plus il est difficile d’aller tous dans la même direction. C’est ce que commence à percevoir Madness avec son quatrième album « The rise and fall », qui, à l’image de la pochette voyant ses sept membres attifés de manière très différente, part un peu dans tous les sens. Il reste bien ici du ska two-tone tel que popularisé par le groupe, mais ce matériau de base s’efface de plus en plus, au profit de titres beaucoup plus pop, ou de chansons hybrides entre pop, ska, jazz, world-pop, rock et on-ne-sait-pas-vraiment-quoi. A l’époque, on assimile ce côté foutraque à de l’inventivité et un nouveau souffle. La vérité, on le sait maintenant au vu des dissensions internes apparues très vite après ce plutôt bon « The rise and fall », c’est que Madness se cherche un futur, une planche de salut. Il le fait souvent de fort belle manière, car ce disque contient, outre l’énorme « Our house », des titres vraiment très réussis comme « Rise and fall », « Tomorrow’s just another day », « Primrose hill », « Mr speaker gets the word » et « Calling cards ». Le reste navigant entre pas mal et juste bizarre. Alors oui, « The rise and fall » mérite vraiment d’être écouté, mais plus comme témoignage d’un grand groupe qui vacille avec panache que comme une œuvre visionnaire et fondatrice.
Madness : Our house