L’idée d’aller découvrir Lump, l’union entre une chanteuse folk anglaise et la tête pensante du groupe electro Tunng, ne m’avait pas titillé plus que ça en 2018, lors de la sortie de son premier album éponyme. D’ailleurs, pour être transparent, je serai probablement passé à côté de celui-ci aussi si la période avait été différente. Mais que voulez-vous, c’est l’été, et j’ai bien du mal à se mettre des nouveautés sympathiques sous la dent, alors j’ai plus tendance à tenter d’autres choses. Et contre toute attente, le titre introductif « Bloom at night » et ses couleurs bigarrées a plutôt bien fonctionné sur moi. Les structures et sonorités décalées de Mike Lindsay s’imbriquent parfaitement au chant posé et classique de Laura Marling (ou le contraire), et tout ça forme un ensemble indie electro pop à la fois novateur et pertinent, dont la logique mélodique est parfois entrecoupée de passages fantasques ou saugrenus. D’ailleurs, c’est bien comme ça qu’a été imaginé et conçu Lump ; comme une soupape, un espace de liberté où la spontanéité de l’enfance a vraiment sa place dans la création, autant en tout cas que la simplicité mélodique, l’évidence qui mène au plaisir simple des sens. Une idée audacieuse et alléchante, qui pour le coup ne coule pas à pic. Ce qui ne signifie pas que « Animal » soit un sans faute. Sur un titre comme « Red snakes », par exemple, on s’ennuie vite : trop sage, il ne semble pas correspondre au cahier des charges. D’autres, encore, ne sortent pas assez du lot, ont une musicalité trop banale. Mais dans l’ensemble, on passe un bon moment avec ce deuxième album. Ce que j’y apprécie aussi, c’est d’y trouver une multiplicité de sentiments et ambiances, de la joie à la malice en passant par la nostalgie ou le recueillement. Lump voit sa musique comme une créature à la vie propre, il est donc naturel que celle-ci revête différents états, et de ce point de vue, c’est réussi. Une proposition vraiment intéressante !
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