
Lukhash nous vient d’Edimbourg et a choisi de conjuguer chiptune et synthwave. Bien sûr, ce n’est pas un mariage forcé ni contre-nature ; l’un et l’autre entretiennent des liens forts et ténus. On retrouve ici des sonorités que nous autres vieux avons croisés dans les années 90 au sein de la scène démo, quand de jeunes geeks tripatouillaient leurs instruments midi en réalisant des animations riches en pixels qui, à l’époque, nous paraissaient révolutionnaires. Mais Lukhash est une sorte d’agent double. D’abord, il n’est pas vraiment écossais mais polonais ; son nom à la ville est Lukasz Polkowski. Son premier instrument n’est pas le synthé ou lesmachines mais la guitare classique. Et puis surtout, s’il manie à la perfection les sonorités d’antan, il les emploie au sein de titres qui vampirisent les productions modernes pour en extirper l’efficacité. Ok, j’en fais peut-être un peu trop, mais oui, c’est vrai, « Home arcade » déploie des efforts qui s’avèrent payants. En un peu plus d’une demi-heure, il enchaîne treize titres qui respirent la nostalgie et débordent de mélodies rétrowave redoutables. Il faut dire que le gars en a sous le processeur, puisque c’est son treizième album. Je ne connais pas les autres, mais j’ai du mal à croire qu’il ait pu se montrer aussi bon à chaque fois. En tout cas, ici c’est le cas, et si on a bien sûr l’impression d’avoir déjà arpenté chaque voie digitale du disque, on s’en contente largement.