En 2015, je vous faisais (re)découvrir un disque de 2009 de ce suédois qui me tenait à cœur. Aujourd’hui, je suis enfin à jour avec la discographie du bonhomme avec ce sixième album qui vient de sortir. On y retrouve la voix émouvante qui tisse des mélodies claires-obscures, et ces titres pop indie de plus en plus électroniques. On y trouve surtout un Loney Dear nouveau, plus ouvert dans sa façon de chanter comme de composer, comme sorti d’un cocon cafardeux pour tendre vers autre chose. Il faut dire aussi que cinq ans de gestation lui ont permis de faire mûrir considérablement ses idées, les faisant passer par plusieurs stades. La beauté est toujours là, la sensibilité aussi, mais les chansons y ont gagné en clarté et en subtilité. Le seul bémol, c’est ce choix étrange de clore pas mal des dix chapitres de ce nouveau recueil de façon quelque peu abrupte. On saluera la présence d’un de mes autres chouchous suédois, Jay-Jay Johanson, sur une « Lilies » magnifique (mais où son timbre est sous-exploité à mon goût). Pourtant, c’est sur la dantesque « Little jacket » qu’Emil m’impressionne le plus ; habile mélange de rythme, mélodie et orchestration, celui-ci s’aventure sur un terrain jusqu’alors inexploré, le met en danger, et remporte la mise, prouvant au passage que l’ex jazzman n’a pas encore tout dit. Alors oui, les autres titres ne sont pas en reste, bien qu’un peu plus proches de ce qu’on a déjà pu entrevoir, cette dose de positivisme en plus. Si on ne peut pas parler de « renaissance », on peut tout de même saluer un louable effort de réinvention et de réappropriation.
Loney Dear : Hulls
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