Le premier album de La Rumeur se plaçait musicalement parlant sur un créneau inoccupé dans le rap français : le jazz-rap. Ses ambiances acoustico-mélancoliques donnaient encore plus de profondeur à des textes déjà bien écrits et d’un niveau très supérieur à la moyenne. Hélas, avec ce deuxième opus, le quatuor a décidé de rebrancher les machines, de se promener en territoire electro. Et c’est fort dommage, car les instrumentaux en eux-mêmes n’ayant jamais été particulièrement accrocheurs chez La Rumeur (l’attitude anti-commerciale est voulue, certes, mais devrait s’incliner devant le plaisir de l’écoute…), le posse perd là l’un de ses principaux atouts. Il nous reste des textes bien ciselés et assénés avec style, d’un réalisme glacé et glaçant, mais seront-ils suffisants pour permettre au groupe de continuer sur sa lancée ?