
Le monde de la musique accouche parfois de drôles de phénomènes. La chanteuse Sharon Kovacs, qui s’illustre depuis 2014 dans le petit monde de la soul / jazz. Avec son look original (crâne rasé, tenues excentriques) et sa voix qui l’est tout autant (quelque part entre Duffy et Nina Simone), elle ne donne pas vingt choix : on l’aime ou on l’évite. Une candidate idéale pour moi qui suis très difficile en soul, et qui adore les univers très marqués. Me voici donc parti à la découverte de ce troisième album de la néerlandaise. On débute par la bien-nommée « Fragile » qui installe la voix féline et nuancée de la dame sur un titre certes très tempéré mais tout de même assez cinématographique. Avec « Goldmine », on verse carrément dans le Bondien : je suis déjà conquis. Sur « Child of sin », surprise, Till Lindemann s’invite à la fête, avec une interprétation très reconnaissable mais plus nuancée qu’à l’accoutumée. « Bang bang » et son petit conte tragi-comique lui succèdent en amenant encore autre chose, et on est toujours scotché par la qualité des titres et leur inventivité, qui vont bien au-delà de la soul, de la pop ou du jazz. « Freedom » le prouve une fois de plus : peu importe l’ambiance du titre (ici, elle est orientale), le patron, c’est Sharon, et elle fait feu de tout bois. Maintenant qu’on en est certain, il n’y a plus qu’à se laisser porter par le reste de l’album, dont chaque chanson est une pépite, tout simplement. Excellent !