KING CREATURE : Set the world on fire

On a tôt fait d’enterrer le grunge avec la plupart de ses défenseurs de la belle époque. Il faut dire que pas mal s’étaient eux-mêmes détournés du « droit chemin » avant de disparaître ou plus simplement d’être oubliés. Pourtant, depuis quelques années, on voit fleurir les formations qui fomentent un putsch musical et préparent la deuxième phase de la conquête du monde. King Creature est de celles-ci. Il a l’intelligence de ne pas copier un style en particulier, mais de combiner riffs et harmonies vocales de l’un avec les tournures bluesy de l’autre et les influences hard rock / heavy metal du dernier. En apparence, on trouvera donc ici un « nouveau » son, et ce même si à l’écoute de ce deuxième album, on se sent vite à l’aise, en territoire familier. Puissance et feeling sont conjugués au sein de titres oscillant entre trois et cinq minutes (au-delà uniquement pour « Wisdom told », la semi-ballade sur le thème de la paternité). On va donc souvent droit au but pied au plancher, ce qui n’exclut pas les enjolivements ici et là. On apprécie particulièrement le travail des guitares ; bûcheronnes, posées, acoustiques, oeuvrant en solo ou en mur, elles prennent pas mal d’espace sur « Set the world on fire » mais le méritent bien. Le chant de Dave Kellaway peut, lui, se la jouer grungy à la Alice In Chains (ou stoner à la Baroness), ou se charger de testostérone pour les passages plus musclés, avec le même naturel. Et cerise sur le gâteau, la batterie n’est pas en reste avec de chouettes fill et break, et une maîtrise de tous les instants. Bref, ces cornouaillais se montrent assez redoutables ici, et on serait bien inspirés de les garder à l’oeil !

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