Après quelques recherches, j’ai compris pourquoi le nom de Kammarheit me disait quelques chose, tout en ignorant complètement dans quel contexte je l’avais croisé. Kammarheit est en fait un one-man band oeuvrant dans un dark ambiant qui, comme le veut le genre, s’avère angoissant et claustrophobe à souhait. Et Kammarheit n’a pas sorti d’album depuis dix ans. La bonne idée de « The nest », c’est de la jouer film d’épouvante plutôt que film d’horreur. Pas de fake scares à grand coup de stridences, de crissements, de terreur facile. Ici, tout est insidieux, le mal est tapi dans l’ombre. On le devine, on le craint, on l’entend entre deux souffles, caché sous une nappe atmosphérique. « The nest », avec ses faux airs de disque new age, ses sonorités plus méditatives qu’occultes, cache bien son jeu. Mais ce sont bien les ténèbres qui dominent le spectre sonore ici. Des ténèbres qui saturent l’espace, mais laissent entrevoir les flancs escarpés de paysages naturels sculptés par on ne sait quel phénomène, et plongent l’auditeur dans un état second, entre transe et hypnose semi-consciente. Plus difficile d’accès qu’un autre disque du genre mais aussi plus fascinant, « The nest » est la signature d’un retour gagnant pour le suédois Pär Böstrom.







