
Jamais vraiment là où on l’attend le suédois nous revient pourtant avec un disque en droite lignée du précédent, avec juste un léger glissement du jazz sombre vers des structures plus trip-hop. « Trompe l’oeil » peut faire naître une légère frustration par son économie de moyens. « Backstage » se montre plus classique et donc plus convainquant, même si sa douceur me fait un peu regretter la mélancolie qui habille d’habitude la musique de Jay-Jay. Pas de bol, ce n’est pas « Ten little minutes » qui me l’apportera ; c’est un pur morceau jazzy. « Rimbaud » débloque un peu le game avec sa nostalgie et son chant en français (deux fois en un album, si c’est pas une déclaration d’amour, ça !). Mais il faudra attendre « The caretaker » pour vraiment avoir quelque chose de plus consistant à se mettre sous la dent si on aime ça. Voici un titre qui a plus le potentiel d’un classique. Par la suite, on peut être surpris par le tournant plus clubbing de « We’ve only just begun », qui reste tout de même dans le même mood que les autres titres, le beat en plus. Par la forme purement ambiant de « Ashtray », aussi. Et sinon ? Bah, on reste hélas dans un style déjà bien éprouvé, et dans une forme tout de même assez apaisée et sobre, certainement trop à mon goût. Une forme d’entre-deux qui manque à mon sens de mélodies franches et poignantes, se contentant de laisser libre champ à la voix et aux arrangements élégants. Un disque qui pour moi pourrait se rapprocher d’un « King’s cross », qui n’est pas, vous l’aurez compris, mon disque préféré. Bon, Jay-Jay, c’est quand qu’on pleure ?