
Je n’avais pas eu l’occasion de me pencher sur ce duo anglais étiqueté comme pop psychédélique auparavant. Je ne sais pas si c’est le récent déménagement du groupe de Londres à Bristol qui est à l’oeuvre, mais je trouve ce qualificatif à demi juste. Je trouve en effet ici quelques effluves typiquement bristoliennes, à la limite du trip-hop, que ce soit en terme d’ambiance ou de sonorités. Cet album, le deuxième, est composé de onze titres retraçant la trajectoire et l’impact d’une histoire d’amour, de l’euphorie des débuts à la déchéance. Et tout ça sonne très indie pop, comme un petit trésor underground. Jadu Heart a offert la possibilité à ses fans de découvrir petit à petit ce nouvel opus, égrenant six singles en quelques mois, accompagnés d’une vidéo, plutôt artisanale mais quand même sympa. Ce qui frappe lorsqu’on écoute l’intégralité de cet album la première fois, c’est sa construction. Jadu Heart met en place une progression collant parfaitement à son thème, reflétant les différentes étapes décrites, et se traduisant par des ambiances très différentes, mais toutes parfaitement maîtrisées. Chacun a le droit d’avoir ses chouchous, et il est fort probable que vous en trouviez parmi chaque phase de l’album. Au final, « Hyper romance » est le type d’oeuvre qui à la fois surprend au cours de l’écoute, et appelle à la redécouverte, sans pour autant qu’on en soit subjugué. Une œuvre attachante de la part d’un groupe qui, même s’il a abandonné en route les énigmatiques masques arborés sur ses premières productions, reste assez insaisissable tant il s’avère multiple et changeant, autant musicalement que visuellement (les inserts d’images ésotériques viennent forcément questionner). C’est probablement cette richesse et cette ambiguïté qui font de « Hyper romance » non seulement une belle découverte mais aussi et surtout une énigme !