
Moi, un groupe qui mélange flamenco et death metal, déjà sur le papier, ça me fait des papillons dans le ventre. Avec son deuxième album, ce groupe retraçant en musique l’histoire de l’Espagne espère bien étendre sa fanbase en dehors de ses frontières. Qui ne sont d’ailleurs, c’est étonnant, pas du tout espagnoles mais bien françaises ; le groupe nous vient d’Orléans. Ici, c’est la période de la reconquista (
période de conflit entre les royaumes chrétiens du Nord de l’Espagne et les territoires musulmans d’Al-
Andalus jusqu’à leur disparition complète de la péninsule Ibérique en 1492) qui est illustrée. L’alibi idéal pour nous offrir un death metal guerrier et épique certes, mais surtout bien chargé en guitares acoustiques typiques, passages world (avec chant clair) et touché bluffant. Et c’est déjà très bien, parce que tout ça et même les riffs sont vraiment teintés, marqués par l’identité choisie par le groupe. « Alcazares » me fait penser, au niveau des sonorités et de l’intégration des éléments exogènes, à Orphaned Land. Soit l’un des meilleurs exemples, à mon humble avis, de l’intégration des influences world dans le death metal. Et en plus de ça, j’ai envie de faire un big up au bassiste, qui fait vraiment un travail remarquable ici. Le batteur n’est pas en reste, mais son instrument est un peu en retrait je trouve, donc on le remarque moins. Alors bien sûr, c’est la guitare qu’on remarque le plus, mais la technicité et la virtuosité est partout ici, c’est bien de le préciser. D’ailleurs, elle est aussi dans les arrangements fins et grandioses, qui tutoient souvent l’orchestral, donnant encore plus de profondeur à ces onze titres. A noter également, l’accent est impeccable. Bref, rien ne sonne faux ou déplacé ici, et c’est vraiment rare dans ce type d’entreprise. Après, il ne faut pas se le cacher, « Alcazares » est chargé, il y en a dans tous les coins, et cette surabondance peut créer une impression de « trop » chez certains, d’autant plus que le disque est plutôt généreux avec ses 49 minutes. Mais si vous accrochez au style, vous allez avoir du mal à lâcher l’album avant un bon moment tellement il est riche.






