
L’intro à la guitare acoustique de « No returning for the fallen » fleure bon le death mélodique suédois des nineties (qui a dit Dark Tranquillity ?), et laisse bientôt la place à un riff puissant et doomy qui va guider le titre jusqu’à son dénouement près de 7 minutes plus tard. La voix de Dave Smith flirte volontiers avec le funeral doom, mais le reste est tout de même bien moins extrême, les australiens préférant aménager des passages où une mélancolie tenace se pose sur un style heavy et mélodique. On ne peut nier la présence du doom au sein de ce disque ; même si on a connu plus désespéré, les cinq titres de ce troisième opus montrent un attachement au ressentiment. Mais il s’exprime de façon nuancée, tantôt fataliste, tantôt combatif – n’est-ce pas le propre de la vie ? De ces cinq longs titres, on retiendra un talent certain pour installer des ambiances et mélodies qui restent dans la tête, leur apporter du relief ; à ce titre, on pourrait facilement parler de metal progressif. Ça correspondrait assez bien aussi avec le magnifique et très précis travail guitaristique de Dan Norton et Jared Williams sur l’ensemble de ces titres, des parties acoustiques aux riffs puissants en passant par les excellents soli. Bon, et maintenant trouvons lui un défaut à ce « Rose water black ». On ne le remarque pas de suite, parce qu’objectivement, il n’y a rien à jeter ici, mais… ça manque de moments très forts. Des mélodies qui portent complètement, des refrains qui se gravent dans votre cerveau malade, des éléments qu’on ne trouve pas ailleurs, on en trouve pas assez, pas vraiment. Et après coup, ça manque, et c’est ce qui fait qu’Immorium ne parvient pas encore à se hisser au niveau du combo précité. Mais il est sur le chemin ça c’est indéniable !