
One-man band suédois, Kvaen sort ici son troisième album, dans un genre qui sonne très local ; un black mélodique assez heavy et tirant sur le dark metal. Impossible de ne pas évoquer le nom de Dissection. Mais est-ce que Kvaen est aussi bon ? Eh, à l’impossible, nul n’est tenu mesdames et messieurs. Jacob Bjornfot n’est pas venu réécrire l’histoire, mais il la connaît bien, et exploite ses connaissances à la perfection. Preuve en est l’excellente chanson-titre qui ouvre le disque, empilant riffs inspirés, solo classieux, passages mid-tempo efficaces et chant possédé. « Traverse the nether » et ses jolis featurings fait encore plus fort ; son intensité est assez imparable. « Tornets sang », en revanche, est un peu trop mélodique et sage pour moi. « The ancient gods » ne change pas grand-chose à l’équation, et pourtant son côté un peu plus maléfique fonctionne mieux. Mais l’ouragan « Basilisk » a tôt fait de nous rappeler pourquoi le projet jouit d’une certaine longévité et d’un appui de ses fans. « De dodas sang » nous sort l’intro et l’outro qui vont bien à la guitare acoustique ; très bonne idée, mais pourquoi lui réserver juste ces moments et pas en insérer plus au sein du titre ? « The perpetual darkness » semble prendre en compte ce souhait de plus de « pagan » dans le black mélodique du groupe. Enfin, « The wings of death » vient couronner ces presque quarante minutes d’un style impeccable avec un refrain qui me rappelle un peu plus les premiers Dark Tranquillity dans sa faculté à amener de l’émotion au sein d’un style très heavy. Pas de doute, Kvaen est un acteur majeur d’une scène certes assez formatée mais toujours aussi vivace et aux émanations aussi enthousiasmantes.