
Incroyable l’impact qu’ont pu avoir les Arctic Monkeys ou plus récemment les Royal Blood sur la scène rock actuelle. On en finit pas de voir arriver des formations qui, qu’elles s’en réclament ou pas, arborent en tout cas les mêmes attributs sonores. Himalayas est une toute fraîche formation qui nous vient de Cardiff et qui ne peut pas trop s’en cacher ; elle a écouté ces groupes, et s’en est inspiré pour les douze titres de ce premier album. Ça s’entend dès le premier riff. Du coup, on est un peu dans des chaussons avec « From hell to there » ; on sait où on est, on y est bien, et si ce côté un peu « déjà-vu » altère pas mal l’effet de surprise, il n’empêche pas les pistes d’atteindre leur objectif : nous offrir un moment de rock musclé, catchy et dans l’air du temps. La chanson-titre qui nous accueille est particulièrement parlante à ce niveau. Et si par la suite, le groupe s’attache à nous prouver qu’il sait faire autre chose, qu’il n’est pas l’esclave d’un rythme ou d’une formule, au moins nous voici prévenus ; les gars savent faire parler la poudre. Cependant, on remarque vite que Himalayas est un peu plus pop et mesuré que ses camarades. Certes, ses riffs sont tout aussi volontaires et rock, mais le rythme est moins martelé, la voix plus trainante, le groove plus appuyé, un peu à la QOTSA. C’est un peu paradoxal d’ailleurs, de vibrer au son de riffs massifs et d’ambiance « in your face » et en même temps de ressentir cette sorte de distance et de plaisir que le groupe insuffle à ses chansons. Est-ce la résultante de l’expérience du coma du chanteur Joe Williams avant la composition du disque ? Possible ; on sent que les gens ont des choses à dire, mais aussi le besoin de prendre du recul, de prendre son temps. « From hell to there », sorti en mai, est un peu passé sous les radars et c’est dommage ; si son style est déjà connu, il n’en reste pas moins une alternative intéressante aux formations citées plus haut, capable d’enchaîner les très bons titres (« From hell to there », « Mistakes », « The Mirror », « Leave this place » et pas mal d’autres) !