
Les frangins Gutierrez ne nous viennent pas du désert de Mojave, mais de Suisse. Ah bah oui, ça casse le mythe des pistoleros évoquant toutes guitares dehors les souvenirs d’une vie de hors-la-loi et cavalcades sous le soleil couchant. Mais il n’y a qu’à fermer les yeux, et on s’y croît à nouveau. Le cinquième album de ces vrais frères nés d’une rencontre helvético-équatorienne fait une fois de plus honneur à leur jeu particulier. C’est Dan Auerbach, des Black Keys, qui est aux manettes une fois de plus. Son travail, c’est de rendre le genre développé par les deux messieurs encore plus cinématographique qu’il ne l’est déjà. « Sonido cosmico » est une collection de rock instrumental cool légèrement teinté d’influences latino, quelque part entre Calexico et les Shadows. On pourrait évoquer le blues aussi, mais dans une moindre mesure. Mais il n’y a rien ici de brut, de roots ; tout se fait dans le feutré, dans la délicatesse. Chaque titre est empreint de feeling, et nous emmène dans un voyage mystérieux, quelque part entre les ambiances mariachi, western et neo soul. Je suis généralement assez critique avec les albums dont les titres sont musicalement très proches. Je ne suis pas non plus très fan du rock instrumental en général. Pourtant, il est vraiment difficile de ne pas s’attacher à « Sonido cosmico ». Plus désertique que cosmique, la musique de cet album respire la poésie, la mélancolie et la beauté des paysages des films de Sergio Leone. Ce disque est l’illustration parfaite de ce type d’ambiance, et l’écouter est un voyage plus qu’agréable dans notre imaginaire !