HEISSKALT : Vom tun und lassen


Quand on parle de rock allemand, il n’y a pas forcément plusieurs noms qui viennent en tête. Rammstein si on l’aime bien relevé et puissant. On pense aussi au kraut rock. Et puis il y a les autres. Mais si, ceux du début des années 2000. Oui oui, ceux qui avaient des coupes improbables et un nom aux consonances asiatiques. Ça reste assez limité, on est d’accord. Bref, tout ça pour vous dire que Heisskalt (qui signifie chaud, froid – si c’est pas une représentation parfaite du rock alternatif, ça) est apparemment un nom connu et reconnu outre-Rhin, et si le groupe avait splitté en 2018, ça reste une plaie ouverte dans la vie des fans. Ceux-ci peuvent se réjouir, Heisskalt est de retour avec un quatrième album. Et oui, je ne les connaissais pas. « Alle zeit » (oui, le disque est interprété en langue maternelle) débute sous des cieux mélancoliques, avec une rythmique qui tutoie l’electro et une tension grandissante ; splendide introduction à la musique des allemands. « Vampire » continue sur la même voie, avec une ambiance similaire. « Lehnen im licht » fait ressortir les influences plus post hardcore du groupe. On ne peut pas dire que ça me dérange, mais ça va écarter certains auditeurs de l’album, c’est sûr. « Wasser, luft und licht » confirme la place importante des guitares et leurs riffs qui cisaillent l’air dans l’équation, le rôle central de la section rythmique qui martèle ou avance avec détermination. Mais c’était trop beau : on arrive à un ventre mou de l’album, avec un « Sommer » trop classique à mon goût, et une « Dieses gefuhl » à contrepied total, et un poil soporifique. « Vom schlimmsten » repart plus frontalement et sauvagement à l’assaut, un peu trop même. Même chose pour « Mit worten und granaten » ; on a vraiment l’impression de ne pas avoir à faire au même groupe entre ce type de titres et les deux premiers. Une ambiance plus apaisée qu’on retrouve sur une « Heim » un peu trop monocorde et longue. Enfin, « Teilchen » se rattrape avec un début calme et une fin plus intense, mais pas non plus explosive. Bilan ? Heisskalt est une formation capable de tout et son contraire, qu’on aime ou pas. Je lui reprocherai son inconstance, autant d’une façon générale que sur ce disque. Un disque que, donc, je n’ai apprécié en partie, alors qu’objectivement les parties les plus brutales restent moins brutales que ce que j’écoute habituellement. On sent ici que le combo a voulu se renouveler, mais sans non plus renier ce qu’il était trop vite. Ce qui aboutit à une œuvre indécise, un peu maladroite. Dommage, même si elle montre également les forces multiples de Heisskalt.

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