
Ah, le thrash metal, style ô combien codifié et classique, oeuvrant depuis plus de 30 ans au bien-être des amoureux de l’air guitar ! Il faut bien que tout, de ses solis nombreux et inspirés, de ses cavalcades de riffs ou de son chant plein de testostérone s’y prête. Enfin, ça, c’est quand c’est bien fait. Hazzerd nous vient de Calgary, en Alberta. Pas forcément le fief le plus reconnu pour le genre. La ville est plutôt connue pour sa propreté et sa gastronomie. Mais ça n’a pas empêché le groupe de s’y faire connaître pour leur style virtuose et impeccable, et d’être adoubé par Dave Mustaine lui-même. « The third dimension », donc, est le troisième album du combo. En quinze ans de carrière, ce n’est pas beaucoup. Mais c’est le gage d’un travail pointilleux, sérieux, acharné. Et c’est quelqu’un qui n’a pas écouté d’album de thrash « pur » (on trouve quand même ici des traces non négligeables de heavy et speed metal) depuis des années qui vous le dit. Et là, en dix titres et minutes, le groupe parvient à me rappeler ce qui m’avait plu à l’époque, plus que ce qui m’en avait éloigné par la suite. Et ça c’est fort. Alors oui, si on est allergique au coté démonstratif de Toryin Schadlich, guitariste et fondateur du groupe, on aura tôt fait de fuir. Mais le monsieur (aidé depuis 2023 par Nick Schwartz) connaît son job et le vit intensément. Il a l’intelligence de bâtir des titres assez diversifiés autant dans leur durée que dans leur structure. Oh, bien sûr, on ne verse jamais dans le progressif, mais on a jamais, hormis dans les sonorités typiques employées, l’impression de pouvoir échanger un titre contre un autre, ou celle de s’ennuyer. Accrocheurs, malins et jamais pompeux, ces dix titres sont réellement excellents !