Difficile de croire que le trio qu’on entend jouer sur ce premier album nous vient du sud de Londres, car sa musique puise son inspiration ailleurs (outre-atlantique pour être précis) et dans un autre temps (les années 90). Rock alternatif, pop indé, noisy pop sont les mamelles de ce « Weird little birthday » indéniablement riche et varié. Pour autant, est-il vraiment réussi ? Pas à 100%. Certes, l’ambiance générale et certains titres sont assez agréables. Mais le gros inconvénient, c’est cette impression d’avoir entre les mains une bonne compil indie plutôt qu’un tout pensé un tout : manquant de cohérence et d’homogénéité, ce premier essai sent la folie des débuts, la fougue et le dispersement de la jeunesse. Difficile d’en tenir rigueur, mais difficile aussi de faire autre chose que picorer au sein de ce disque inégal, mètre-étalon de mon idée du « college rock », soit un vaste fourre-tout où le format pop n’est qu’un prétexte explorer des climats dreamy, garage ou franchement orageux, avec en ligne de mire toute une tripotée de formations purement indie auxquelles votre serviteur n’a jamais pu habituer son oreille. Des références pas très compliquées à pister, puisque le producteur n’est autre qu’Adam Lasus (Yo La Tengo, Daniel Johnston) et qu’on y croise Ed Harcourt. Bien sûr, elles ne sont pas les seules, et on peut avancer sans grand risque un nom comme Pavement tellement c’est flagrant. Mais trêve d’enfoncement de portes ouvertes ; Happyness fait la musique qui lui plaît. Et si elle peut en toucher d’autres, tant mieux !
Happyness : Weird little birthday girl
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