J’ai découvert Gonzales sur le tard, à l’occasion de son troisième album « Presidential Suite ». Et j’ai depuis suivi le bonhomme, autant dans les remixes (certes moyens mais amusants) de ce même album, que dans ses pièces à la Satie. Gonzales est, on le sait, hautement versatile dans ses choix musicaux, et à un talent à la mesure de son éclectisme. Mais là, il y est allé un peu fort ! Oubliés les accents hip hop, l’intimité touchante d’un homme et son piano, et entrée dans un univers totalement opposé, celui de la chanson pop mainstream. Vous ne me croyez pas ? Écoutez donc « Working Together », premier single de ce cinquième album, ou encore « Slow Down », et vous serez calmés ! Tout au long de cet album, le français d’adoption clame son amour aux chansons de son enfance, celles des crooners, des chanteurs américains des années 70, des chantres des eighties. Et votre serviteur a beau adorer le bonhomme et son côté imprévisible et troisième degré, il ne peut prendre ça à la rigolade. Car il faut bien l’avouer, cet album est chiant. Oh, pas totalement, quelques titres surnagent largement. Comme ce « Unrequited Love », tube immédiat qui fait se rencontrer Abba et Supertramp, ou ce « Modalisa », instrumental au piano à l’ambiance trip hop, ou peut-être encore « Map Of The World », ballade classique mais efficace. Sortis de là, peu de choses à se mettre sous la dent, à part de constater une fois de plus que le monsieur sait jouer du piano, l’instrument étant au centre de toutes les compositions. « Soft Power »…Il est vrai que le titre en disait beaucoup.
Gonzales : Working together
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