PLASTIKMAN & CHILLY GONZALES : Consumed in key

En 1998, Richie Hawtin alias Plastikman sort le disque considéré depuis comme son chef d’oeuvre, « Consumed ». En 2018, « Consumed » fête ses vingt ans et se voit donc célébré et réédité. C’est à cette occasion que Chilly Gonzales le découvre et se l’approprie, non sans mal. En fait, l’intéressé explique que cette découverte a pris la forme d’un apprivoisement progressif, accompagné d’une gène et d’une incompréhension tenace. Un travail de longue haleine qui a donné envie à Gonzales d’exploiter avec ses propres codes et sa propre musicalité ce monument. Le genre de projet qui me plaît, mais me fait en même temps me poser pas mal de questions. A-t-il une valeur pour l’auditeur lambda qui ne connaît pas l’original et ne peut donc pas se rendre compte du boulot effectué ? Est-ce qu’on peut vraiment reprendre un disque aussi ambiant et aride avec la rondeur d’un piano ? La réponse est « waw ». Quoi, c’est pas assez explicite ? Eh bien, voilà : Gonzales a choisi de ne pas du tout dénaturer le matériau de base. C’est bien simple : il a non pas supplanté mais superposé les deux visions de l’oeuvre. Les basses profondes, les nappes, les rythmiques sont toujours là, mais le piano les accompagne et les nuance. L’oeuvre en ressort forcément différente, plus riche, plus mélodique, plus néo-classique, plus moderne aussi puisque l’electro neo classique est à la mode. Mais surtout, ça ne sonne pas hors de propos ; on a l’impression d’une œuvre pensée comme telle, dont la portée et la cohérence ne font pas un doute. Alors c’est certain, même comme ça, « Consumed » reste à gravir avec précaution, pas franchement un défi à la portée de tous, mais le pari est en tout cas réussi, et chacun des participants peut s’en enorgueillir !

Instagram (Plastikman)

Instagram (Gonzales)

Facebook (Plastikman)

Facebook (Gonzales)

Related Posts

  • 10000
    Les formations étiquetées dark jazz ne sont pas légion, alors chaque sortie du genre est scrutée à la loupe par les fans du genre. Aujourd'hui nous nous interesserons à Fogh Depot, trio moscovite qui, comme souvent, fait se croiser dark jazz et electro-ambiant pour un résultat sombre et créatif. Il…
    Tags: genre, se, bien, ne, classique, electro, d'une
  • 10000
    Venetian Snares. Lorsqu'en 1992, le canadien Aaron Funk choisit le nom d'un objet vecteur à la fois de lumière et d'obscurité, on comprend déjà que l'homme est torturé. Mais on ne sait pas encore à quel point. Le monsieur multiplie les sorties, les collaborations, se faisant un nom dans la…
    Tags: ne, se, a, on, quoi, portée, disque, facebook, instagram, https://open.spotify.com/album
  • 10000
    Dans le petit monde du néo classique, on croise beaucoup, beaucoup de pianistes. En revanche, si les cordes sont parfois bien représentées, c’est souvent reléguées à l’arrière, en support à l’émotion. Paul Colomb est, vous l’aurez compris, un acteur du genre qui va les mettre, et le violoncelle en particulier,…
    Tags: l, c, bien, d, classique, neo, electro, dynamique, post-format-image, prononce
  • 10000
    En 2017, je découvre l’allemand Lambert avec son deuxième album « Sweet apocalypse » qui, sans être du tout décevant, s’avère tout de même un poil trop sage et conventionnel pour moi, et ce malgré le parti-pris d’adjoindre à sa musique une part de mystère et de mise en scène. Je ne…
    Tags: plus, d, ambiant, bien, ne, classique, neo, electro, amour, fort
  • 10000
    En 2017, « Open », le disque précédent du duo electro / néo-classique de Dusseldorf ne m’avait pas vraiment surpris, mais il m’avait tout de même positivement marqué, de par son assurance et sa justesse dans un genre où il est facile d’en faire trop ou pas assez. Grandbrothers, malin, s’y était…
    Tags: l, qu, on, vraiment, d, ne, cette, se, plus, classique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *