Il n’y a pas de fatalisme. Jamais je n’aurais imaginé, en 2003, être tellement chamboulé par « From here to there » et ses chansons pop simples mais d’une beauté renversante, que j’écoute toujours aujourd’hui avec autant de plaisir d’ailleurs. Pourtant, le groupe vient de l’une des villes au nom le plus moche du plat pays : Braine l’Alleud. Et puis, quand en 2010, le groupe subit la perte de Denis, batteur mais surtout petit frère du chanteur Antoine, je me dit que le groupe ne s’en remettra pas. Pourtant, il revient en 2013 avec « Everest », peut-être son plus beau disque. Bref, Girls In Hawaii a déjà bien prouvé sa valeur et ses mis à profit des ressources insoupçonnées. J’ai appris à lui faire confiance… et aussi à en attendre beaucoup. Et je sais que c’est dangereux, parce qu’à trop attendre des gens, on est immanquablement déçu, tôt ou tard. Ce quatrième album s’aventure vers plus de sonorités électroniques. Ça en effraiera probablement certains. C’est une erreur ; le groupe se sert de cette nouvelle palette pour étayer sa pop indé mélancolique et poétique. « This light » installe en douceur une ambiance posée et panoramique, ouvrant la voie à des chansons plus apaisées et azuréennes. La mélancolie est toujours là, portée notamment par le chant qui évoque une fois de plus Grandaddy, se posant comme un duvet cotonneux sur un tapis de guitares et claviers toujours plus soyeux. Malgré tout, ce disque redescend pour moi d’un cran. Il n’a pas la tension dramatique, la puissance expiatoire d’un « Everest ». Il explore d’autres horizons, s’élève un peu plus, se détachant de ses habitudes pour s’avancer dans le temps, toujours nocturne certes, mais plus proche de l’aube que du crépuscule. Mais si vous êtes moins « children of the night » que moi, vous y trouverez certainement un compagnon idéal !
Girls In Hawaii : Walk
Girls In Hawaii : This light
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