Quel bonheur de retrouver les américains ! Wolves In The Throne Room est de ces groupes black metal qui ont choisi d’amener le groupe bien au-delà des limites de la perception du blackeux de base, en lui collant dans les pattes une bonne dose d’ambiant nébuleux, de doom rampant, de post metal timide. Cinq titres, 42 minutes, et toujours ce magnétisme assez inexplicable : avec quelques éléments somme toute assez basiques et convenus, le combo parvient à tenir en haleine tout du long. « Thrice woven » retourne à l’aspect terreux de « Celestial lineage », mais conserve ça et là des phrases ambiant, des tournures atmosphériques, et développe surtout des titres plus travaillés, plus mis en scène, ce qu’il a toujours tenté de faire certes, mais avec moins de succès. Bref, ce disque ne fera une fois de plus pas reculer la fanbase grandissante du duO ; Mais ça n’est pas non plus l’oeuvre ultime, le crossover qui allait me laisser mâchoire pendante que j’avais imaginé après la prise de risque et le tour de force de 2014. Dense et stratifié, « Thrice woven » mérite toutefois plusieurs écoutes pour y voir plus clair et continuer à faire confiance à un groupe qui n’a assurément pas tout dit et n’a, on l’espère, pas fini de nous surprendre.
Wolves In The Throne Room : born from the serpent’s eye