Ah, tiens, Arioch / Mortuus a trouvé le temps de nous pondre un nouveau Funeral Mist ? Ça faisait combien de temps déjà ? Ah ouais, 9 ans quand même ! Le temps passe vite quand on s’amuse ! « Maranatha », le précédent opus du groupe, avait été salué pour sa virulence autant que pour son « originalité », surtout caractérisée par des mélodies extraterrestres insérées dans un black plutôt cru et malsain. Une subtilité qui avait échappé à certains, préférant bouder un groupe qu’ils ne comprenaient pas. Eh bien, ceux-ci pourront toujours tourner le dos à « Hekatomb ». Ce disque est encore une fois vicieux à souhait (un bel exemple avec l’exceptionnelle « Cockatrice » et sa fausse outro), et un déferlement de haine maîtrisée. Les samples et riffs particuliers qui l’émaillent le rendent unique et poussent l’auditeur à le remettre sur la platine afin d’en étudier tous les mécanismes. Le chant de Mortuus est toujours modulé par les émotions qu’il essaie de faire passer, et s’il reste rauque et sombre, ne se contente pas de singer ses pairs blackeux. Le propos est toujours sataniste (Mortuus s’est déjà exprimé sur le sujet ; il n’envisage pas sa musique autrement). Les breaks sont nombreux, intelligemment amenés et chaque titre a sa personnalité. On pourrait par exemple citer l’enfant halluciné de « Pallor mortis », les influences orientales de « Shedding skin », le sample indien sur « Naught but death »… Bref, si ce disque n’est pas exempt de défauts (quelques morceaux auraient pu être raccourcis pour gagner en efficacité), « Hekatomb » reste une production de choix dans la jungle de clones du black metal.