Une voix lointaine, un riff sale et mélancolique, une rythmique caméléon, un refrain emphatique, voici ce qui nous accueille au démarrage de ce deuxième album des angelinos. Et ça part plutôt bien, me rappelant les méconnus Revelino. Mais le groupe change bien vite de direction, et plusieurs fois d’ailleurs. Ce qui assure aux auditeurs de « Bleak » de ne pas s’ennuyer. Le point commun des neufs titres ici présents, car il y en a un, c’est la guitare. Noisy, grungy, plus twang, elle est au centre des chansons, bien plus que la voix. Le reste, c’est une question d’appréciation. Décrit comme garage, Froth joue sur pas mal de tableaux pour arriver à ses fins : rock, dream pop, shoegaze, alternatif, noise pop, psyché, tout y passe avec plus ou moins de bonheur. Le combo est capable d’écrire des morceaux immédiats et prenants (je retiendrais en particulier « Turn it off »), des pop songs orageuses (« Afternoon ») ou plus dépouillées (« Sleep alone »), et un peu tout le reste. Tout ça aboutit à bâtir un disque intéressant à bien des égards, assez bien fichu mais un peu inégal, et non exempt de moments de flottement. Un peu moins de versatilité pourrait vraiment servir le groupe, d’autant plus que ce manque de ligne directrice, fusse-t-elle très mince, se ressent d’autant plus sur un disque à la durée aussi courte.
Froth : Postcard radio