Alors ceux-ci, ils m’ont bien feinté. Frequency Drift fait partie de cette frange de groupes dont je ne découvre les disques qu’au gré de mes pérégrinations dans les méandres de l’internet en quête de sorties fraîches. Et « Dear Maro », qui me laissait penser jusqu’à 1mn50 qu’il était porteur d’un disque pop rock plutôt classique, me prend après ça au dépourvu, s’avançant de façon bien plus subtile et changeante. Oh, c’est sûr, une certaine propension à la grandiloquence aurait pu me mettre sur la voie, mais je n’y voyais qu’un classicisme un peu pompeux. Mais non ; ce huitième album des allemands de Frequency Drift est bien chargé de rock progressif jusqu’à la garde ! Mais point de trace de capillotractage, démonstration technique ou chansons à tiroirs à perte de vue ici ; le prog du groupe est de ceux qui s’écoutent sans heurts. Soft, atmosphérique, avec quelques accents plus rock, très proche d’un The Gathering période « How to measure a planet ? » (la magnificence du chant de la nouvelle vocaliste Irini Alexia y étant pour beaucoup), il n’a aucun mal à gagner mon admiration. Mais sorti de cette voix idéale (et apparemment très proche de la tessiture de la précédente vocaliste), la variété instrumentale s’avère aussi profonde : de nombreux éléments classiques ou plus exotiques se succèdent et se croisent pour le meilleur. « Letters to Maro » souffre certes de certaines longueurs parfois, et d’une durée un poil excessive (plus d’une heure avec le titre bonus) mais dans l’ensemble c’est un disque plus qu’agréable que l’on ne peut que conseiller !
Frequency Drift : Electricity