FAYCAL : Chants de ruines

Fayçal est un mc bordelais plutôt discret. Je l’ai croisé ça et là, au travers de quelques featurings avec VII, mais mea culpa, je n’ai jamais trop cherché à en savoir plus. Aujourd’hui, la sortie de ce nouvel ep me permet de me rattraper un peu. Ce qui me frappe d’abord, c’est la ressemblance, autant dans la clarté du flow que de la plume, avec un Fuzati. Bien sûr, Fayçal a un timbre plus grave, et un verbe plus littéraire et moins cynique. Les six titres de cet ep présentent un style mélancolique et amer, ce qui n’empêche pas quelques coups de dents de-ci de-là. D’ailleurs, il se présente lui-même comme « un peu sauvage mais respectueux ». Du rap à l’ancienne, quand le sens et la rime n’étaient pas solubles dans le son et la frime, que les coups portés l’étaient avec finesse. Bien sûr, on peut juger ces six titres comme très classiques ; on a déjà entendu ce flow, ce type de textes, ce type d’instru. Et puis ça reste un ep, court, frustrant. Mais porter un artiste comme Fayçal aujourd’hui, c’est aussi s’assurer qu’il puisse briller encore et un peu plus demain. Et puis, quand même, il y a de très bons moments ici, et Fayçal ne peut qu’inspirer et impressionner par son écriture qui nous rappelle que c’est de la poésie qu’il est né avant de se hisser dans le hip-hop et non l’inverse. C’est une évidence à l’écoute d’un « Balade en sourde oreille » par exemple, et ça amène une réelle plus-value à l’ensemble.

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