
Fatima est un trio parisien. Fatima se définit comme un groupe de doom, mais Fatima a du prendre comme beaucoup de gosses des nineties le grunge en pleine tronche et il ne peut pas vraiment le cacher ; que le premier qui ne crie pas « Nirvana ! » en découvrant pour la première fois la voix éraillée d’Antoine me jette la première pierre. Mais voilà, comme le suggère son nom, Fatima ne se contente pas de singer efficacement ses supposés modèles. La composante mélodique orientale est bien implantée dans la musique du groupe, et quelques touches stoner viennent encore enrichir l’ensemble. Du coup, la réaction première n’a très vite plus lieu d’être, et s’efface progressivement au profit d’une certaine admiration pour le trio d’avoir réussi un tel mélange sans le foirer. Bien sûr, une fois acquise la mécanique des titres, celle-ci peut se vérifier tout au long des dix titres, Fatima ne refait pas le monde à chaque chanson. Mais on constate rapidement que le boulot est extrêmement bien fait, que les mélodies restent en tête, que l’abrasion à l’oeuvre ici attaque autant les murs du studio que nos propres résistances. Et les fait d’ailleurs tomber bien avant la fin du disque. Maintenant, je ne saurais trancher entre grunge et doom, mais à vrai dire, je m’en fous un peu ; c’est du bon !