Mais à qui s’adresse Fall Out Boy ? Quand un groupe vieillit, il a souvent d’autres aspirations, une envie d’ailleurs musicale, que ses fans, qui ont vieilli à la même allure, partagent et comprennent à la fois. Sauf que là, pas vraiment. Ah, attendez, j’en ai une autre. Quand un groupe splitte et se reforme, c’est souvent sous la pression des fans ou d’une certaine nostalgie, et l’une et/ou l’autre le poussent à revenir à ses sources musicales. Sauf que là, pas vraiment non plus. Alors quoi ? Et bien, Fall Out Boy pratique désormais un emo rock aux influences electro, r&b, pop, un truc hybride plein d’énergie adolescente, de cabotinage et de mélodies de stade, dont les guitares ont peu à peu déserté le second plan. C’est fun, c’est bourré de tubes immédiats… et c’est désespérément sans conséquences. Ok, le groupe n’a jamais vraiment été un modèle de finesse et de recherche musicale, mais là, ça sent franchement le disque de circonstance, celui qui ne s’écoute que pour faire X, avec X, le temps que le X se finisse. Bref, un disque qui s’écoute distraitement, qui s’apprécie sans vraiment y faire attention, qui traverse les tympans comme un crime parfait ; sans laisser de traces. Bon, mais vain.
Fall Out Boy : American beauty / american psycho
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