Les reformations, comme tout le monde, m’enthousiasment. Mais elles me font aussi sacrément flipper. Parce que, il faut bien le dire, les disques qui en résultent sont 90% du temps foireux. Faith No More, c’est peut-être mon groupe préféré. Pas dans le sens où j’ai toujours adoré ce qu’ils ont pu proposer, non. Mais dans le sens où c’est le groupe qui a le plus fait vaciller ma foi musicale, qui m’a le plus ouvert les yeux sur les richesses musicales existants, et sur les mariages à priori contre-natures, les métissages improbables qui peuvent donner des résultats étonnants et excellents à la fois. Bon, « Sol invictus », donc. Ce disque, j’ai attendu un bon moment avant de me décider à l’écouter. D’autant plus que « Motherfucker », premier échappé de cette nouvelle session d’enregistrement en presque 20 ans, était loin de m’avoir renversé. Première constatation ; 10 morceaux et 40 minutes, je cherche un peu le deuxième cd. Ah ben non, il n’y en a pas, me dit-on dans l’oreillette. Léger, non ? Soit. La chanson-titre débute. « Sol invictus » est un croisement entre un « RV » et un « Stripsearch ». Pas mauvais, mais pas très accrocheur ni novateur. « Superhero », deuxième single, renoue avec une certaine grandiloquence et un côté étrange, inquiétant qui font partie de l’identité du groupe. Très bon titre où le combo se relit sans se redire. « Sunny side up » montre une autre facette du groupe, plus apaisée (même si les vocaux psychotiques de Mike feront encore une apparition remarquée). « Separation anxiety » enchaîne assez vite sans qu’on ait vraiment eu le temps de prendre la mesure du titre précédent, mais marque beaucoup moins. Trop bavard et répétitif malgré ses 3mn44, il tente de ranimer la flamme d’un « Angel dust » sans trop y parvenir. « Cone of shame » se montre bien plus doué pour ça, même s’il n’est pas inoubliable. « Rise of the fall » avec son ambiance tango, son côté très « Introduce yourself » (l’album, pas le titre) et sa fin en tire-bouchon burtonien, est un de mes titres préférés. La très western « Black friday » suit sans trop plomber l’ambiance, mais son cocktail n’est pas assez relevé pour enivrer. Même punition pour « Motherfucker », qui ne me fait pas plus d’effet qu’en novembre. « Matador » est un titre assez simple mais qui fonctionne immédiatement. Enfin, « From the dead » clôt la marche d’une façon très « King For a Day meets California », me laissant un peu sur ma faim. Alors, raté ce disque ? Pas du tout. Mais inégal, probablement, oui, à l’image des derniers en date, dont il reprend le flambeau tout en réintroduisant des éléments de début de carrière.
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