Oui, oui, je triche un peu. Mais bon, ce disque vient de ressortir, et l’occasion était trop belle de vous le faire découvrir. Comme beaucoup, j’ai découvert Faith No More en 1994, quand « Midlife crisis » tournait en heavy rotation sur MTV, chaîne à laquelle j’ai eu accès par le plus grand bonheur au fin fond d’un pays pas vraiment réputé pour son avant-gardisme musical. Et j’ai immédiatement accroché à l’univers du combo, et sa voix magique. Et puis, petit à petit, je me suis intéressé à son passé. Et j’ai absolument tout aimé. Alors ce disque, je le connais par cœur. J’en connais l’énergie punk, la voix nasillarde mais attachante de Chuck Mosley, premier vocaliste à l’hygiène de vie douteuse. J’en connais le goût des claviers, menant la danse, oscillant entre bizarre et génial, faisant mouche à tous les coups en tout cas. J’en connais les textes entre humour décalé, tentatives de prises de position et portnawak. J’en aime les forces (« We care a lot », « The jungle », « Mark Bowen », « Why do you bother », « As the worm turns », « Arabian disco »), et les faiblesses aussi (l’acoustique « Jim », la moyenne « Greed »). Les trois relectures menées par le groupe lui-même sont sympathiques mais un puriste comme moi continuera d’apprécier le format original, avec son côté certes plus bordélique mais assurément plus intense. Les démos sont un gadget rigolo, particulièrement l’intro qui sonne de nos jours très ringarde. Les live montrent un groupe qui aimait déjà sortir du cadre et faire des pieds-de-nez musicaux (le « Shout » des Tears For Fears sur « The jungle »). Bref, cette réédition vaut le coup surtout, comme souvent, pour le disque en lui-même. Alors si comme moi vous le possédez déjà, réécoutez-le, ça fait du bien. Et si ce n’est pas le cas, ne restez pas là à rien faire !
Faith No More : We care a lot