Si Exmortus affiche une pochette présentant des morts-vivants lancés dans une symphonie funeste, ce n’est pas que pour la blague ; depuis 2002, le groupe américain d’échine à développer un style thrash death technique aux influences classiques bien marquées. L’intro instrumentale « Masquerade » nous dévoile un style assez empreint de heavy metal, avec des guitares mélodiques et des plans léchés. Ce que « Mask of red death » et son côté assez rétro dans le format a tôt fait de nous confirmer ; ici la guitare est virtuose, et s’épanche largement autant dans les parties rythmiques que les soli. Peut-être même un peu trop d’ailleurs pour les deathsters en recherche de nouvelles sensations ; ici on glorifiera bien plus les ambiances et sonorités des nineties dans le genre, avec cependant un peu plus de passages speed. Comme si Yingwie Malmsteen ou Cacophony avaient été biberonnés à Death. Ce qu’on peut regretter en revanche, c’est que justement ces influences virtuoses ne soient pas un peu plus canalisées et mieux exploitées. Certes, Exmortus ne peut pas passer ses albums à reprendre des pièces classiques comme sur la très bonne (mais déjà faite) « Storm of strings », mais il pourrait les utiliser pour bâtir des titres plus inspirés du genre comme « Children of the night » ou justement le morceau-titre bien introduit par une « Overture » qui tease les qualités épiques du combo, révélées au grand jour par celui-ci. On a donc ici un bon disque, mais un peu trop rétro et en général un peu trop « bavard » : les morceaux gagneraient à se montrer plus ramassés mais dans le même temps plus riches en structures neo classiques. On aimerait aussi, pourquoi pas, y trouver des claviers qui viendraient souligner ces mêmes structures. A suivre donc !
Related Posts
- 10000Le black metal américain a ceci de particulier qu'il s'est développé avec les ressources locales, c'est à dire des musiciens qui ont grandi avec le thrash et le death metal. Chez Sarcoptes, d'ailleurs, l'un des musiciens a officié dans Death, c'est dire. Alors oui, le style du groupe est empreint…
- 10000Les américains de Revocation n'ont jamais ralenti le rythme des sorties ni le celui de leurs titres death thrash. Si vous en doutiez, l'introductif « Diabolical majesty » aurait tôt fait de vous convaincre. Et c'est tant mieux d'ailleurs, puisqu'en revanche « Lessons in occult theft » est bien moins passionnant. Le torturé « Nihilistic…
- 10000Les allemands et le thrash metal, c’est une histoire d’amour. Mais Desaster y a intégré depuis longtemps une bonne rasade de black (et l’imagerie qui va avec) et une pointe de death, lui permettant d’être classé dans le genre bâtard de « metal extrême » et ainsi aller butiner parmi le public…
- 10000Le nom, la pochette vous semblent un peu datés ? Vous vous attendez à un bon gros disque de heavy metal à papa ? Vous vous plantez ; Bo, ok, il y a (forcément) des influences heavy ici. Mais « Built for war » se situe plutôt dans la tranche brutale du grand M. Thrashcore,…
- 10000Dans le milieu thrash, il y a plusieurs écoles. Celle, exigeante et quasi-scientifique, du thrash technique, appliqué, stratosphérique. Et puis celle de Toxic Holocaust, pour qui le thrash se doit d'être rapide, simple et direct. Alors certes, il n'y a rien ici de bien exceptionnel ; rien que des riffs…