
« Ni de l’ancienne ni de la nouvelle, moi j’suis de la meilleure école » rappe James alias Euphonik sur « Tout va bien, je vais mieux », excellent titre introductif de ce nouvel album du mc. Et il n’a pas tort, le bougre. Effectivement, on va trouver dans ses textes un amour des mots, un travail certain sur les rimes, une prose riche et copieuse, proche de la poésie ou du slam. Le style des morceaux est variable ; de l’egotrip, du storytelling, de l’introspection, on trouve un peu de tout ici. Niveau vocal, le flow d’Euphonik est également entre deux mondes ; mi chanté nouvelle génération mi à l’ancienne, sec et clair. Musicalement, on trouve pléthore de samples, des titres mélancoliques ou plus agressifs, du beat qui cogne ou qui caresse. Tout ça mis ensemble aboutit à un bel album, homogène dans sa forme et hétérogène dans le fond. « Les lucioles » est court (33 minutes) et nous expose un autre rimeur talentueux qui louvoie entre tradition et modernité et qu’on espère représentatif du rap de demain, reléguant certaines dérives qualitatives loin derrière.